Prison ferme pour une action symbolique et non-violente

Le 23 septembre 2025, Rachel, 23 ans, a été condamnée à six mois de prison ferme pour avoir aspergé de peinture orange l’hôtel de Matignon en novembre 2023, dans le cadre d’une action non-violente du collectif Dernière Rénovation. Une autre militante, Manon,
a écopé de huit mois avec sursis. Ces peines, les plus lourdes jamais prononcées en France pour une action non-violente pour l’écologie, marquent un tournant : la justice réprime celles et ceux qui alertent sur l’urgence climatique.

Une répression disproportionnée

Rachel est condamnée pour « dégradations » et « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », sans preuve solide. Ces peines dépassent même celles infligées à José Bové en 2004 pour les fauchages d’OGM. En Europe, la tendance est la même : au Royaume-Uni, 25 écologistes de Just Stop Oil étaient emprisonnés en 2024 pour des actions symboliques.

La vraie violence est institutionnelle

En faisant passer pour des criminel·les des militant·es non-violent·es, la justice se trompe de cible. Le réchauffement climatique empire de jour en jour, les limites planétaires sont dépassées les unes après les autres. Nos institutions punissent celleset ceux qui essaient de dénoncer les plus coupables : les décideurs politiques qui, par leur inaction, mettent notre avenir en péril. C’est cette violence systémique et institutionnelle contre la majorité de la population que les militant·es de Dernière Rénovation ont souhaitée mettre en lumière. La justice protège davantage les façades des palais, et réprime celles et ceux qui alertent sur la destruction du vivant.

Résister, un droit et un devoir

Nous, organisations non-violentes regroupées au sein de Non-violence XXI, agissons pour que ces actions et ces résistances reposent sur des stratégies et méthodes exclusivement non-violentes. Face à cette répression, nous ne resterons pas silencieux·ses. Exigeons des comptes : interpellons les élu·es, les médias, les magistrat·es.

Cette condamnation est la preuve que les luttes non-violentes dérangent et impactent les pouvoirs et les institutions. Cela signifie qu’elles sont efficaces. N’usons pas de la violence contre autrui, au risque de voir les actions encore davantage instrumentalisées. Soyons nombreux·ses, soyons créatif·ves, soyons courageux·ses.

Rendez-vous à la Marche des résistances ce dimanche 28 septembre.

 

Photo d’illustration : Une autre action de Dernière rénovation, pendant laquelle la façace de Matignon avait aussi été aspergée, le 4 janvier 2023 – Capture d’écran / Cerveaux non disponibles