Vos dons en action : Soutenir les mouvements non violents en Afrique

Depuis sa création, Non-violence XXI s’est engagée activement dans la promotion de la non-violence en Afrique francophone à travers le financement de projets variés. Au cours des trois dernières années, elle a soutenu 27 projets dans des pays tels que le Togo, le Sénégal, le Cameroun et la République Centrafricaine, contribuant ainsi au développement de l’éducation à la non-violence, de l’intervention civile de paix et de l’organisation d’actions non violentes.

L’organisation a travaillé principalement avec sept organisations non violentes réparties sur quatre pays africains. Notamment, le Collectif des Associations Contre l’impunité (CACIT) au Togo lutte contre l’impunité et promeut les droits de l’homme. En République centrafricaine, l’Association Notre Dame de Fatima pour le développement œuvre en faveur du développement communautaire et de l’autonomisation des populations locales. Au Cameroun, OnEstEnsemble encourage l’action non-violente pour la justice et la cohésion sociale. Ces organisations ont mis en œuvre divers projets, tels que des démarches d’intervention civile de paix, des formations en gestion des conflits, des initiatives de sensibilisation et des actions de soutien aux femmes victimes de violences sexuelles.

 Grâce à ces actions, des centaines de personnes ont été formées à la non-violence, des espaces de dialogue pacifique ont été ouverts et des résultats concrets ont été obtenus. Ces projets ont eu un impact concret sur la vie des bénéficiaires et contribuent à transformer les réalités locales.

Non-violence XXI, aspire à une action d’envergure mondiale pour promouvoir la non-violence. Grâce à la générosité de vos dons, nous concrétisons cette vision ambitieuse. Découvrez comment votre soutien contribue à faire la différence à l’échelle internationale en lisant notre article complet.

 

Avec 27 projets financés sur ces 3 dernières années, Non-violence XXI a contribué au développement de l’éducation à la Non-violence, de l’intervention civile de paix et de l’organisation d’actions non violentes sur ce territoire.

En 2023, la part des aides financières destinées à des projets sur ce continent représente 19% du total aides financières que nous avons distribuées, pourcentage stable depuis 2021.

La proportion de ces projets a connu plusieurs évolutions. En 2020, sur un total de 30 projets financés, seuls 3 étaient basés en Afrique, soit 10% du total. En 2021, cette part a augmenté à 19%, avec 7 projets africains sur un total de 36. En 2022, elle a atteint 26%, avec 10 projets africains sur 38. Cette année, bien que la part des projets africains ait légèrement diminué à 18% avec 7 projets sur 38, l’engagement de Non-violence XXI dans la région reste significatif.

Mais que signifie réellement cette présence de Non-violence XXI en Afrique ? Comment ces projets ont-ils contribué à renforcer les initiatives locales de non-violence ? Quels sont les retours des associations bénéficiaires ? Et surtout, quels sont les impacts de ces collaborations au-delà des chiffres ?

En explorant l’impact concret de la présence de Non-violence XXI en Afrique, nous souhaitons ouvrir notre réflexion sur la nécessité d’une promotion de l’approche non-violente à l’international.

Nos associations partenaires

Tout d’abord précisons que ces dernières années Non-violence XXI a travaillé principalement avec sept organisations non violentes réparties sur 4 pays africains.

Dans un contexte marqué par des défis sociaux et politiques, plusieurs organisations non violentes émergent dans différents pays africains, témoignant de l’engagement croissant en faveur de la justice, de la solidarité et du développement.

Au Togo, le Collectif des Associations Contre l’impunité (CACIT) joue un rôle actif dans la lutte contre l’impunité et la promotion des droits de l’homme. Dans un pays où la violence politique s’exerce lors des élection, où l’on déplore des violations des droits humains, incluant des meurtres de villageois·es à la frontière avec le Burkina Faso, des restrictions sur la liberté d’expression et de réunion pacifique, le CACIT s’efforce de faire entendre les voix des victimes et de sensibiliser la population aux enjeux de l’impunité. Leur travail contribue à renforcer l’état de droit et à promouvoir une société togolaise plus juste et équitable.

Le Mouvement Africain pour la Justice et la Solidarité (MJS Afrique), également basé au Togo, se concentre sur la promotion de la justice sociale et des droits fondamentaux. À travers des actions de sensibilisation, de plaidoyer et de mobilisation citoyenne, le MJS Afrique vise à créer un environnement propice au développement durable et à l’inclusion sociale.

En République centrafricaine (RCA), l’Association Notre Dame de Fatima pour le développement œuvre en faveur du développement communautaire et de l’autonomisation des populations locales. Dans un pays marqué par des conflits et des crises humanitaires, leur travail vise à améliorer les conditions de vie des communautés, en mettant l’accent sur l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire.

Au Cameroun, l’organisation OnEstEnsemble est un acteur clé dans la promotion de l’action non-violente pour la justice et la cohésion sociale. Dans un contexte marqué par des tensions sociopolitiques, OnEstEnsemble encourage le dialogue, la tolérance et la résolution pacifique des conflits.

La Plateforme Régionale FDS/OSC au Nord Cameroun, quant à elle, rassemble diverses organisations de la société civile engagées dans la promotion de la sécurité, des droits de l’homme et de la paix dans la région du Nord Cameroun.

Dans la même région, Le Réseau de Protection des Droits de l’homme, de l’environnement et de la culture de la Paix (REPDHEP) est une organisation engagée dans la promotion des droits de l’homme, de l’environnement et de la culture de la paix, le REPDHEP œuvre pour la protection des communautés locales, la préservation de l’écosystème et la construction d’une société pacifique et harmonieuse. Grâce à ses initiatives novatrices et à ses actions concrètes, le REPDHEP contribue activement à la transformation positive de la région, en promouvant la justice, la durabilité et la coexistence pacifique.

En Casamance, au Sénégal, Génération Non-Violente se distingue par son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation. Dans une région marquée par un conflit prolongé, cette organisation met en œuvre des projets de développement communautaire et des initiatives de dialogue pour favoriser la coexistence pacifique et la reconstruction sociale. Leur présence et leurs actions contribuent à la recherche d’une paix durable en Casamance.

Les projets mis en œuvre

Intéressons-nous maintenant aux divers projets développés par ces organisations non violentes.

Le CACIT s’est par exemple engagé dans une démarche d’intervention civile de paix lors des élections présidentielles de 2020, dans le but de favoriser   un processus électoral pacifique et inclusif. En parallèle, il a également mis en place cette approche pour renforcer le mécanisme d’alerte communautaire, favorisant ainsi la prévention des conflits et la promotion des droits de l’homme au Togo.

En termes d’actions, une importante phase de sensibilisation a été mise en place, visant à former les communautés de base aux méthodes et pratiques non violentes dans la région des Savanes.

 

De plus, la coordinatrice du projet a eu l’opportunité de participer à une formation à l’intervention civile de paix en personne à Jambville, en France puis a donné 3 séances de restitutions de formations pour les  observateurs et volontaires de Paix et des journalistes sur l’intervention Civile de Paix à Lomé et Kara. Le CACIT a aussi travaillé à l’opérationnalisation du Mécanisme d’Alerte Communautaire (MAC) dans le cadre d’actions de monitoring de la situation des droits de l’Homme au Togo.

 

Dans cette lignée, l’Association Notre Dame de Fatima pour le Développement (ANFD) qui a mis en place un projet de formation en gestion des conflits pour les enseignant.es dans des zones de tensions. Leurs actions se matérialisent par le choix enseignants des écoles dans les arrondissements qui constitue le fief des tensions et la mise en place avec de comités de paix dans différents établissements scolaire.

 

Plusieurs organisations étendent leurs projets à l’accompagnement de femmes victimes de VSS tels que la Plateforme Régionale FDS/OSC Nord Cameroun qui porte un projet visant à soutenir les initiatives locales de paix et d’action non-violente pour prévenir l’extrémisme violent dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.  En mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes et la lutte contre les violences sexuelles en contexte d’attaques terroristes de Boko Haram. Notamment au travers d’une session de capacitation des femmes où une animatrice, représentante de l’ONG Amis-Cameroun spécialisée dans l’accompagnement des femmes, a entretenu les participantes sur deux modules : 1. L’importance de la protection des droits économiques des filles et des femmes. 2. Les différentes étapes du processus de l’autonomisation complète de la femme (fille-mère).

De même, au Cameroun, le REDHEP contribue à la promotion des initiatives locales de paix et de l’action non-violente pour lutter efficacement contre les injustices et les violences afin d’instaurer un environnement social apaisé.

Leur projet vise notamment à apporter un soutien psychosocial, juridique et économique aux femmes victimes de VSS, contribuant ainsi à la reconstruction et à la réintégration des victimes. Notamment au travers de l’ouverture d’un espace de dialogue et de plaidoyer, de la projection de films sur des leaders non violents à de la maison des jeunes à Mora. Le REDHEP a aussi mis en place un accompagnement psychosocial des filles mères, suivi de causeries éducatives en vue d’un processus de résilience.

 

D’autre part, le Mouvement Africain pour la Justice et la Solidarité (MJS Afrique) au Togo a mené un projet de renforcement des capacités des formateurs en non-violence et en médiation, visant à former des acteurs clés capables de promouvoir des méthodes pacifiques de résolution des conflits.

Il a par exemple dispensé des formations sur les mécanismes d’alerte précoce aux comités régionaux de paix, contribuant ainsi à renforcer les capacités locales de prévention des conflits.

Plus précisément, ce projet portait sur la formation de taxi motos à la résolution non violente de conflits et l’organisation d’actions non violentes.

 

 

On est Ensemble porte un projet dédié à l’éducation à la non-violence par l’action, avec pour objectif d’améliorer concrètement les conditions de vie et de travail des citoyens et travailleurs engagés. En plus de former les membres de l’association et les organisations partenaires, le projet vise également à sensibiliser le grand public en médiatisant les actions non-violentes victorieuses, contribuant ainsi à la culture de la non-violence au Cameroun. L’association a récemment soutenu le syndicat des travailleurs saisonniers des plantations de canne à sucre dans l’élaboration d’une stratégie et d’un plan d’action non-violents.

 

Des chercheurs ont également analysé et publié un rapport sur les expériences de mobilisation citoyenne à travers les actions non-violentes. Parmi les initiatives menées, une saynète mettant en scène les dangers des poteaux électriques a été présentée devant l’entreprise de distribution d’Energie électrique. Une occupation pacifique de la plantation agro-industrielle SOSUCAM par les travailleurs saisonniers a aussi été organisée. Onestensemble a aussi mis en place des comités de veille citoyen pour alerter, informer et faire le suivi citoyen des activités de l’agro-industrie SOSUCAM, et a mis sur pied un réseau de journalistes et médias alliés pour communiquer sur les méthodes non violentes de l’organisation.

 

Enfin, Génération Non violente a développé un projet visant à promouvoir la découverte de la non-violence et à soutenir son application dans la vie quotidienne. En travaillant vers la réconciliation, il propose un processus d’écoute et de recueil des traumatismes afin de freiner le cycle de la violence. Les actions entreprises incluent des sessions de sensibilisation et de formation sur la gestion non-violente des conflits, l’établissement de comités d’écoute au sein des communautés, la réalisation de vidéos et de documentaires de sensibilisation, ainsi que le soutien psychologique des individus souffrant de traumatismes aigus. Le projet s’engage à créer un environnement propice à la paix et à l’harmonie, en encourageant une approche respectueuse et pacifique des différends.

Ces divers projets portés par ces organisations non violentes témoignent de leur engagement concret pour la paix, la justice et le développement dans leurs pays respectifs, contribuant ainsi à transformer les réalités locales. Ces quelques exemples donnent un aperçu de la diversité des modes d’actions  utilisés pour défendre la Non-violence dans ces régions.

Résultats

Grâce à ces actions, 664 personnes ont été formées à la Non-violence, la médiation et la résolution de conflit ; 735 ont participé à diverses actions non violentes. 50 femmes ont pu bénéficier d’une aide juridique pour la reconnaissance de leurs enfants. Et 8 espaces de dialogues pacifiques se sont ouverts.

D’un point de vue plus général, les résultats concrets de ce projets sont nombreux et multiples :

  • Analyses des situations d’injustices et mise en place d’un cadre de dialogue avec les différents acteurs
  • Sensibilisation des forces de défense et de sécurité sur les violences sexuelles contre les femmes.
  • Réalisation d’une cartographie des éco-unions promouvant la non-violence sur tout le continent
  • Délivrance de 50 actes de naissance grâce à l’appui du Bureau national de l’état civil (BUNEC)
  • Publication d’un rapport sur les expériences de mobilisation citoyenne à travers l’action non-violente
  • Déconstruction des discours clivants et haineux à travers des rencontres et des jeux

Au-delà des résultats, ces actions ont impacté concrètement la vie des bénéficiaires.

Les projets soutenus ont eu des conséquences significatives pour les personnes impliquées, engendrant des résultats positifs et durables.

Les femmes victimes de violences sexuelles ont pu développer une plus grande résilience et autonomie socioéconomique. Tandis que l’ensemble des participant.es ont vu leurs capacités renforcées en matière de non-violence et d’actions pacifiques, leur permettant d’interpeller les décideur.es responsables des problèmes identifiés. Les initiatives mises en œuvre ont renforcé l‘estime de soi des individus, contribuant à la diminution des discours clivants et haineux au sein des communautés.

Les bénéficiaires ont acquis une meilleure connaissance des méthodes de l’intervention civile de paix dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme violent, ce qui leur a conféré un impact positif sur le plan psychologique grâce aux échanges et à l’accompagnement reçus.

Ces projets ont également favorisé le développement des intérêts et des compétences militantes chez de nombreux.euses bénéficiaires, les incitant à s’engager activement dans le suivi citoyen au sein de leurs quartiers et villages. Les projets ont en outre amélioré l’efficacité des participant.es sur le terrain, avec des stratégies et des approches plus efficaces pour gérer les conflits de manière pacifique, renforçant ainsi le sentiment de responsabilité des leader.euses communautaires envers la cohésion sociale.

Témoignages

Au-delà de ces constats, ce sont les bénéficiaires elleux-mêmes qui parlent le mieux des résultats de ces projets, comme Mama Foyou, membre du comité citoyen de Bepanda à Douala

 »Grace a OnEstEnsemble, non seulement je peux parler en public, mais nous savons aujourd’hui comment nous pouvons faire pour que le maire et camwater, … fasse leur travail dans notre quartier. Nous avons pu sans violence emmener camwater à résoudre le problème d’eau dans les ménages, alors que depuis 2018, nous n’avons pas pu et maintes fois nous le faisons avec beaucoup de désordre et même de violences ».

Ou encore Ouro, conducteur de taxi moto à Kpalime (Tolisso) qui a été formé par MJS à la résolution non violentes des conflits et à la médiation « Je m’appelle OURO, je vis à Sokodé et je suis conducteur de taxi moto. Je suis le secrétaire préfectoral des conducteur de taxi moto et premier conseiller de notre syndicat. Par rapport à mes responsabilités, les outils de que j’ai reçu au cours des formations m’ont aidé à résoudre beaucoup de problèmes avec mes pairs conducteurs et avec les propriétaires de moto et les forces de l’ordre dans ma communauté. Je suis même devenu formateur et animateur, médiateur à cause des sessions avec MJS sur la communication non violente. Les sessions sont utiles parce qu’elles nous aident à trouver des solutions pratiques à nos problèmes. J’ai appris à être patient, humble et compréhensible depuis je participe aux sessions et aux rencontres. Je suis très sollicité par nos syndicats et même les forces de l’ordre pour gérer les problèmes de nos collègues conducteurs. Je peux rencontrer le maire, le commissaire et le préfet à tout moment car je sais comment leur exprimer nos difficultés ».

Selon le CACIT, l’utilisation de l’ICP auprès des communautés dans le cadre du processus de justice transitionnelle a favorisé le changement de comportements et la prise en compte d’approches non violentes pour la gestion des frustrations et des revendications liées à la mise en œuvre programme de réparation. Pour un des bénéficiaires du projet à Sokodé en juillet 2022 : « Maintenant je comprends que je peux toujours revendiquer mes droits liés à la réparation des préjudicies subis en utilisant des stratégies de conciliation et de dialogue constructif ».

L’impact de Non-violence XXI se reflète de manière significative à travers ces chiffres marquants, mettant en évidence notre collaboration fructueuse avec les organisations non violentes. Grâce à nos aides financières, 13 projets ont pu être réalisés, contribuant ainsi à la concrétisation d’initiatives essentielles. De plus, notre soutien a permis à 3 organisations non violentes d’améliorer leur communication, renforçant ainsi leur visibilité et leur impact. En outre, 4 formations essentielles ont pu être organisées grâce à notre appui financier. Comme l’explique le CACIT « Le financement de Non-Violence XXI a permis d’atteindre nos objectifs de mobilisation communautaire pour la consolidation de la paix et de renforcer les capacités de nos ressources humaines à faire face aux défis liés à la prévention des conflits et à la mise en œuvre des actions dans une dynamique non violente. »

En témoignage de notre collaboration efficace, 100% des organisations non violentes africaines que nous avons soutenues se déclarent satisfaites. Comme Onestensemble « Cette collaboration nous permet non seulement d’avoir un appui permettant d’atteindre nos objectifs, mais aussi nous permets de renforcer notre capacité à mener des activités basées sur le principe de la non-violence, très importantes pour obtenir des victoires concrètes et renforcer les membres et l’organisation. Sans l’appui de Non-violence XXI, certains conflits se seraient aggravés dans nos communautés et la paix aurait été fragilisée. »

Perspectives :

A l’avenir, l’investissement de Non-violence XXI auprès de ces organisations tend à s’ancrer à la fois dans un soutient financier mais aussi un soutient en terme de visibilité comme l’exprime La Plateforme Régionale FDS/OSC qui  « espère un accompagnement de NVXXI tant sur le plan financier que de la visibilité. Faire connaitre la Plateforme, c’est lui assurer de nouveaux partenariats pour la suite de ses activités ».

Non-violence XXI est fier de soutenir activement des projets sur le continent africain, mais notre engagement ne s’arrête pas là. Nous aspirons à étendre notre action à l’échelle internationale afin de promouvoir la non-violence dans le monde entier. Tout cela est rendu possible grâce à la générosité des dons qui soutiennent nos efforts et jouent un rôle crucial dans la concrétisation de cette vision ambitieuse.